Le sport pourra-t-il être remboursé un jour par la Sécurité Sociale ou la mutuelle ?

Même les plus réfractaires à la pratique d’une activité physique le savent, le sport est bénéfique à plusieurs égards. Physiquement, il améliore la force, l’endurance et la flexibilité, aide à maintenir un poids sain et stimule le système immunitaire. Il diminue le risque de maladies chroniques comme l’obésité, le diabète et les maladies cardiovasculaires.

Psychologiquement, l’exercice régulier réduit le stress, améliore l’humeur, augmente la confiance en soi et aide à combattre la dépression et l’anxiété. De plus, il favorise une meilleure qualité de sommeil et améliore la concentration et la mémoire.

Pourtant, malgré toutes ces vertus, le sport a encore du mal à être reconnu comme un traitement à part entière pour lutter contre certaines pathologies. Bien que des initiatives publiques aient été mises en place, un flou demeure quant aux conditions de prise en charge et de remboursement du sport par la Sécurité Sociale et les mutuelles.

Le sport sur ordonnance, qu'en est-il vraiment ?

Depuis le décret du 1er mars 2017 et la loi de modernisation du système de santé en France, les médecins généralistes ont la possibilité de prescrire, sous certaines conditions, du sport sur ordonnance.

Avant mars 2022, uniquement les individus atteints d’une affection de longue durée (ALD) avaient accès au sport prescrit par un professionnel de la santé. Ceux-ci ont déclaré à leur assurance maladie une affection continue ou grandement handicapante qui exige un financement lourd, long et coûteux pour sa prise en charge et dont la catégorisation a été établie. Il s’agissait alors uniquement des pathologies de type diabète, la maladie d’Alzheimer, de Parkinson, la mucoviscidose, les AVC ou encore les maladies hépatiques chroniques ou les cancers.

La personne concernée est donc dispensée de participation financière et bénéficie d’un remboursement intégral basé sur le tarif conventionnel de la Sécurité sociale.

Depuis mars 2022, l’accès à l’activité physique sur prescription médicale a été élargi aux individus aux prises avec des maladies chroniques, présentant des facteurs de risque ou en situation de dépendance accrue et de perte d’autonomie.

La prescription médicale d'une activité sportive : comment et avec qui ?

Seuls les médecins généralistes sont habilités à prescrire du sport sur ordonnance et doivent respecter un certain nombre d’obligations :

  1. Utiliser un formulaire de prescription spécifique.
  2. Prescrire une activité sportive en adéquation avec la pathologie de longue durée ou chronique dont souffre le patient.
  3. Prendre en compte les capacités physiques du patient et analyser les risques médicaux potentiellement encourus.

Attention, il ne s’agit pas de penser que votre abonnement à la salle de sport va être pris en charge par le sport sur ordonnance ! Vos séances de sport, pour être prises en charge, doivent être conduites et sécurisées par des professionnels du sport-santé possédant la formation et les compétences nécessaires afin d’encadrer des patients à la santé fragile.

Deux catégories de professionnels de santé et du sport peuvent répondre à cette obligation :

  • Les kinésithérapeutes, les ergothérapeutes et les psychomotriciens.
  • Les éducateurs, enseignants et coachs sportifs pouvant justifier d’une formation en activité physique adaptée (APA).

Ces derniers doivent obligatoirement avoir suivi un cursus de formation en Sciences et techniques des Activités Physiques et Sportives (STAPS) et être titulaires d’un Diplôme Universitaire pour l’enseignement des APA.

Quid de la prise en charge de l'activité sportive dans le futur ?

L’avenir de la prise en charge du sport semble prometteur. Les récents élargissements de la politique du sport sur ordonnance témoignent d’une tendance vers une approche plus holistique de la santé, intégrant le mouvement physique comme un pilier essentiel du bien-être.

L’aspiration est de voir cette politique s’élargir davantage, englobant non seulement les patients atteints de pathologies spécifiques, mais aussi ceux qui pourraient bénéficier d’une prévention proactive. En ciblant les problèmes de santé liés au mode de vie, comme l’obésité et la sédentarité, l’activité physique sur ordonnance pourrait jouer un rôle crucial dans la prévention de ces maladies.

Il y a aussi un espoir d’inclure les populations générales dans ces politiques, en utilisant le sport sur ordonnance comme un outil pour encourager une activité physique régulière, même chez les personnes en bonne santé. Cela pourrait transformer la façon dont nous abordons la santé publique, en passant d’une approche centrée sur la maladie à une approche centrée sur le bien-être.

Le futur de la prise en charge de l’activité sportive pourrait bien aller au-delà du traitement des maladies existantes, pour devenir un outil de promotion de la santé et de prévention des maladies à part entière.